C'est un réel problème, que j'ai souvent constaté.
Ce n'est pas un cas spécifique aux psychiatres. Les médecins n'écoutent pas assez les patients d'une manière générale. Si je devais risquer un jeu de mot, je dirais que les médecins ne sont pas assez patients!
Ils sont trop enfermés dans des cas d'école, et cherchent chez leurs patients les symptômes qu'ils ont appris à reconnaître, et rien d'autre.
D'une manière générale, j'ai souvent été surpris de voir à quel point les médecins manquent de curiosité scientifique.
Lorsque vous vous plaignez de divers symptômes lors d'une même consultation, au lieu de chercher une cause commune à ces symptôme, on va souvent vous traiter pour l'un d'eux en ignorant les autres... ou au mieux à les traiter séparément.
Si vous avez un minimum de culture scientifique et que vous essayez de vous autodiagnostiquer, c'est pire! Vous serez classé Hypocondriaque et entendrez le traditionnel: c'est psychosomatique, qui n'explique rien et ne résoud rien, ne rassure pas, mais donne bonne contenance, voire bonne conscience, à qui prononce le mot.
Pour ma part, je l'ai entendu plus d'une fois alors que j'avais des affections graves et d'ont l'une m'a cloué au lit durant deux mois.
J'étais quasiment sûr de ce que j'avais, mais il a fallu près d'un mois et pas moins de trois médecins différents pour que l'on veuille bien faire les analyses qui l'ont confirmé. Entre temps, comme je l'ai déjà écrit dans un autre post (ça soulage!) , mon médecin de l'époque m'avait empoisonné avec un traitement contre-indiqué... Merci Docteur!
Je me suis même entendu dire c'est psychosomatique pour une luxation de l'épaule non réduite, avec fracture ! Merci docteur! Pas le même, pourtant! Je me suis remis l'épaule tout seul par accident quelques jours plus tard en rattrappant un sac lourd qui tombait d'une chaise. Un scanner ordonné par un autre médecin a montré la fracture...
Ceci pour dire que très souvent, celui qui n'a pas vécu une expérience n'est pas apte à la comprendre, ni même à la reconnaître chez autrui.
Je conçois bien qu'un médecin ne puisse endurer tous les maux de la terre durant sa formation, à seule fin de pouvoir ensuite faire un bon diagnostic chez ses patients. Cependant, une écoute attentive et objective éviterait souvent bien des problèmes.
Je me suis souvent dit que la médecine humaine devrait être une spécialisation du métier de vétérinaire. Ceci n'est pas une boutade, bien au contraire! En effet, l'homme n'est qu'un animal, après tout. Le fait de soigner des animaux, qui ne peuvent décrire leurs maux, doit demander plus d'observation, d'attention et d'intuition. Je suis convaincu qu'un passage par cette étape apporterait à la fois compétence et compassion, deux qualités qui me semblent nécessaires dans une carrière médicale.
Le cas de la PS est en plus un cas particulier dans le sens où pendant très longtemps, les personnes affectées par ce phénomène n'osaient pas en parler, ce qui a contribué à la méconnaissance de la chose.
Philippe.