Un petit passage d'un bouqui de Maupassant qui me semble être de toute évidence un cas de paralysie du sommeil.
"(...) Je dors - longtemps - deux ou trois heures - puis un rêve - non un cauchemar m'étreint. Je sens bien que je suis couché et que je dors... Je le sens et je le vois... et je sens aussi que quelqu'un s'approche de moi, me regarde, me palpe, monte sur mon lit, s'agenouille sur ma poitrine, me prend le cou entre les mains et serre... serre... de toute sa force pour m'étrangler. Moi, je me débats, lié par cette impuissance atroce, qui nous paralyse dans les songes; je veux crier - je ne peux pas;- je veux remuer;-je ne peux pas - j'essaie, avec des efforts affreux en haletant, de me tourner, de rejeter cet être qui m'écrase et qui m'étouffe - je ne peux pas! Et soudain, je m'éveille, affolé, couvert de sueur. J'allume une bougie, je suis seul. Après cette nouvelle crise, qui se renouvelle toute les nuits, je dors enfin (...)"
"(...) Cette nuit, j'ai senti quelqu'un accroupi sur moi, et qui, sa bouche sur la mienne, buvait ma vie entre mes lèvres. Oui, il la puisait dans ma gorge, comme aurait fait une sangsue. Puis il s'est levé, repu (...)"